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Réduire l’empreinte carbone des chantiers grâce à des méthodes durables

Réduire l’empreinte carbone des chantiers grâce à des méthodes durables

Réduire l’empreinte carbone des chantiers grâce à des méthodes durables

Le secteur du BTP représente à lui seul une part significative des émissions de gaz à effet de serre, notamment via la phase de chantier. Béton, énergies fossiles, déplacements répétés, gaspillage des ressources : le chantier est un véritable gouffre carbone, souvent sous-estimé comparé aux matériaux eux-mêmes. Heureusement, des alternatives existent et s’affinent. Et si on repensait le chantier, non pas comme une fatalité carbone, mais comme une opportunité de transformation durable ?

Pourquoi les chantiers pèsent si lourd dans la balance carbone ?

Avant de parler de solutions, il est indispensable de cerner le problème. L’empreinte carbone d’un chantier ne se limite pas à la fabrication des matériaux. Elle englobe :

En moyenne, selon l’ADEME, un chantier standard émet plusieurs dizaines de tonnes de CO₂, rien que pour la phase d’exécution. Pour les grands projets d’infrastructure, ce chiffre explose. Et chacun peut en témoigner : nous avons tous croisé un chantier éclairé toute la nuit… pour rien.

Organisation du chantier : la première brique de la sobriété

La réduction de l’empreinte carbone commence dès la phase de préparation. C’est dans la capacité à anticiper et à planifier intelligemment que réside l’un des plus grands leviers d’action.

Voici quelques axes concrets :

Un exemple frappant est celui d’un projet pilote mené à Lausanne en 2022, où la simple réorganisation des lots a permis de réduire de 25 % les déplacements d’engins sur site. Un effort organisationnel, sans même avoir changé un matériau.

Des équipements plus verts, c’est possible

Les engins de chantier thermiques sont depuis longtemps des sources majeures d’émissions. Or, la transition vers des solutions plus propres est en cours, bien qu’encore balbutiante.

Quelques pistes à explorer :

Énergie sur site : viser l’autonomie renouvelable ?

L’alimentation énergétique du chantier est un poste souvent négligé. Pourtant, nombre de chantiers temporaires fonctionnent encore grâce à des groupes électrogènes diesel, bruyants, polluants, et inefficaces.

Une tendance émerge : autonomiser les chantiers en énergie via des systèmes solaires mobiles et des batteries de stockage. On pense ici aux:

Dans un chantier pilote réalisé à Genève, l’entreprise a alimenté sa base-vie et son éclairage entièrement grâce à une centrale solaire temporaire. Résultat : 0 litre de diesel consommé pendant 6 mois d’activités. Une prouesse à généraliser.

Réemploi et gestion des matériaux : rien ne se perd… vraiment ?

Autre levier oublié mais essentiel : ce que l’on fait des matériaux. Chaque tonne de gravats, de palettes ou de ferrailles transportée en déchèterie est une tonne d’énergie gaspillée. Pensons plutôt en termes de filières et de réemploi.

Concrètement, les meilleures pratiques incluent :

D’ailleurs, la Banque Cantonale de Zurich impose désormais qu’au moins 30 % des matériaux non-structurels proviennent de réemploi dans ses nouveaux bâtiments. Une évolution que l’on espère contagieuse.

Impliquer les équipes : la clé humaine de la durabilité

Il serait illusoire de penser qu’un chantier peut devenir durable sans ses équipes. Formation, sensibilisation, responsabilisation : autant de leviers cruciaux.

Voici quelques exemples d’initiatives efficaces :

Une anecdote personnelle à ce sujet : sur un chantier de rénovation de bâtiment tertiaire, nous avions installé un simple tableau avec les quantités de matériaux valorisés chaque semaine. Quelques semaines plus tard, les équipes proposaient d’elles-mêmes de nouveaux axes d’amélioration. Le levier collectif reste de loin le plus puissant.

Et si l’on repensait complètement le chantier ?

Plutôt que de réduire les dégâts à posteriori, pourquoi ne pas imaginer des chantiers conçus dès le départ avec une approche durable ? Certains projets intègrent déjà l’analyse du cycle de vie dès la conception du bâtiment… Alors, pourquoi pas du chantier ?

Des solutions d’avenir commencent à émerger :

Ces pratiques sont encore émergentes, certes, mais elles dessinent des pistes prometteuses. Et si demain le chantier devenait lui-même une vitrine de la ville durable ?

Réduire l’empreinte carbone des chantiers n’est plus une option ni une utopie. C’est une nécessité opérationnelle, environnementale et stratégique. Et les solutions sont déjà là : il ne tient qu’à nous de les activer avec méthode et pragmatisme. La transformation est en marche – et chaque acteur du chantier peut en devenir le vecteur.

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